Abécédaire de la Tapisserie de l'Apocalypse du château d'Angers

Da Silva a écrit et composé pour chaque lettre un écrin musical : un intermède instrumental, une comptine ou une chanson. C’est avec des morceaux affranchis des codes enfantins que l’artiste offre aux plus jeunes, comme à leurs parents, une opportunité d’entrer en contact avec le message intemporel de la Tapisserie de l’Apocalypse, en proposant une adaptation de plusieurs styles sonores, (nappes de synthétiseurs, mais aussi musique des îles, blues, morceaux instrumentaux cinématographiques...) : une initiation ludique et instructive à quelques grands courants musicaux. Chaque univers représente une recherche sonore aboutie. Les synthétiseurs déploient des atmosphères oniriques et spatiales, parfois des crescendos ultimes. Quant aux guitares, elles servent à merveille un propos narratif mais également un travail de mélomane. Le choix d’instruments parfois atypiques, permet de passer d’une atmosphère hypnotique ou sensorielle à un registre concret et amusant, sans pour autant déconcerter l’oreille, qui d‘emblée est avertie : chaque lettre fait partie d’un tout, mais chaque lettre est unique. Cette bande son est également un jaillissement de bruits, d’ambiances et de notes conçus et fabriqués par Da Silva, pour un relief à la hauteur de la multitude d’émotions provoquées par la tapisserie et par les textes ciselés des chansons. Un mélange des genres inspiré et sensible, élevant au plus haut degré de sophistication la démocratisation d’un chef-d’œuvre à la portée philosophique complexe. Cette partition de l’Abécédaire manie des effets subtils et un registre original, accessible à tous, avec la participation de musiciens talentueux : Romain Viallon (batterie et percussions), David Euverte (claviers), Simon Mary (contrebasse et basse), Damien Salançon (cuivres, cordes, orchestre), Benoît Lebrun (flûtes et saxophones), ainsi que la participation remarquable de Sylvie Hoarau pour ses compositions, ses textes et son interprétation en cohésion absolue avec le propos.