Mucho Leo

Tout comme Adam Cohen, Nancy Sinatra, Jakob Dylan ou Norah Jones, Leo Sidran, fils de Ben Sidran, se décide enfin à présenter au public français son propre univers musical. «Mucho Leo» est le quatrième album studio de Leo Sidran mais en vérité le premier qu’il réalise en solo dans tous les sens du terme. En effet, Leo Sidran chante et joue tous les instruments mais a également procédé à l’enregistrement et le mixage de l’album. Cet exercice solitaire est parfaitement logique. À ce titre Leo Sidran déclare : « C’est un projet très personnel, et après avoir longuement travaillé pour les autres, cet album représente une étape créative personnelle très importante pour moi car je ressentais le besoin d’écrire ma propre histoire ». Et son histoire, en voici quelques épisodes… Leo Sidran, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent, commence à écrire des premières chansons. Ainsi, En 1993, le Steve Miller Band enregistre quatre titres de Leo dans l’album Wide River. À cette époque Ben Sidran, son père, travaillait avec Steve Miller et c’est ainsi que la connexion s’est faite. Parallèlement et dès l’âge de quinze ans, Leo commence également à porter son attention à la production et c’est ainsi que Steve Miller l’invita à participer à l’enregistrement de cet album en tant que pianiste, guitariste et batteur. Par la suite Leo poursuit son parcours scolaire et intègre l’Université du Wisconsin pour y étudier l’histoire et l’espagnol. Il part alors vivre une année en Espagne et tombe littéralement amoureux de la musique espagnole. C’est la raison pour laquelle, après ses études, Leo passera beaucoup de temps à faire des allers et retours entre la maison familiale à Madison et Madrid. Au cours de cette période Leo Sidran multiplie d’importants liens avec des artistes Madrilènes de la scène dite « Latin alternative » comme Jorge Drexler et Ana Laan. Quelques années plus tard, Leo Sidran coproduira la chanson « Al Oltro Lado Del rio » interprétée par Jorge Drexler pour le film « Carnet de Voyage » (The Motorcycle Diaries), chanson qui remportera le prix du Academy Award Winning song. Après l’obtention de cet Oscar, Leo déménage à Brooklyn, réalise diverses productions pour le compte d’autres artistes et se spécialise également dans les domaines des musiques de film ou publicitaires créant ainsi un catalogue d’une centaine de productions réalisées pour le compte clients de renommées internationales tels que Coca-Cola, Visa, McDonalds, Stella, Ford, Garnier… Concomitamment, Leo Sidran crée avec son père Ben un petit label discographique dénommé « Nardis » pour lequel il produit divers enregistrements en duo avec son père, mais également d’autres albums comme deux opus de l’artiste Clyde Stubblefield (batteur légendaire de James Brown’s). Enfin Leo a réalisé l’ensemble des albums de son père Ben Sidran au cours de ces dix dernières années. En tant que batteur, Leo Sidran a enregistré avec des artistes de la scène jazz américaine tels que Phil Woods, Howard Levy, David Fathead Newman, Clark Terry ou Dave Grusin et comme ingénieur du son il a également participé aux enregistrements d’artistes de grande renommée tels que Mark Murphy et Massive Attack. Pour mieux faire partager et comprendre son univers musical, Leo a également lancé depuis un an un podcast dénommé The Third Story (www.third-story.com) dans lequel il interviewe des musiciens, producteurs, artistes sur leur parcours artistiques tant au niveau personnel que professionnel. «Mucho Leo» est un album très important dans le parcours de Leo en ce sens qu’il cristallise l’ensemble de ses passions et influence. Si certains y retrouveront des traces de Leonard Cohen, Randy Newman, Michael Franks, Manu Chao ou d’autres, il n’en demeura pas moins que «Mucho Leo» se caractérise par la présence d’une voix très personnelle et le récit musical d’une belle histoire, la sienne, chantée et jouée avec une telle emprunte personnelle qu’il est désormais certain que le jeune Sidran saura, lui aussi, se faire un prénom : Leo.